Dictionnaire superflu à l'usage de
l'élite et des bien nantis (1985)
- Voici le plus petit dictionnaire de monde.
- Il existe sur le marché des dictionnaires
imprimés tout menu. Mais, à y regarder de plus
près, ils comportent, sous un format réduit, un
très grand nombre de mots. Celui-ci est le seul à ne
comporter qu'un seul mot par lettre de l'alphabet. C'est par souci
de clareté qu'il ne comporte que 52 mots, à savoir
26 mots communs et 26 noms propres, séparés par des
pages roses pour faire joli.
- C'est encore par souci de clareté que ces mots ont
éété répertoriés suivant
l'ordre alphabétique, a avant b, b avant c, c avant d, et
ainsi de suite jusqu'à z.
- Il va de soi que les mots écartés du
Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des
bien nantis ne l'on pas été arbitrairement, mais
à la suite d'un choix réfléchi et en
étroite collaboration avec les plus hautes autorités
morales, politiques et religieuses qui s puissent rencontrer dans
mon bureau, c'est-à-dire moi et mon chat sur les genoux car
octobre est frisquet.
- L'auteur
-
- * a
-
- Alunissage
-
- n.m., du latin luna, la lune, et du préfixe a,
très joli également.
- Procédé technique consitant à
déposer des imbéciles sur un rêve
- enfantin.
-
- * b
-
- Bleu,e
-
- adj, et n.m.
- Qui est d'une couleur voisine du rouge, mais pas
très : un ciel bleu,
- des yeux bleus, les flots bleus, une Opel Kadett bleue. Fig.
Bouch. :
- un steak bleu ; s'emploie pour désigner un steak
rouge. Fig. Mar. :
- bizut ; "Faut pas me predre pour un bleu"
(Rackham-le-Rouge)
-
- * c
-
- Chaussure
-
- n.f.
- La pénurie de chaussure désoblige le
grincheux.
-
- * d
-
- Directeur
-
- n.m., du latin di, la première porte, et rectus,
à droite.
- On ne dit pas un petit directeur, on dit un chef de rayon. On
ne dit
- pas un grand directeur, on dit un chef de
diamètre.
- Le féminin de directeur est la femme du directeur
-
- * e
-
- Endive
-
- n.f.
- L'homme qui s'adonne à l'endive est aisément
reconnaissable, sa
- démarche est moyenne, la fièvre n'est pas dans
ses yeux, il n'a pas de
- colère et sourit au gichet des Assédic. Il lit
Télé 7 Jours. Il aime
- tendrement la banalité. Aux beaux jours, il vote,
légèrement persuadé
- que cela sert à quelque chose.
-
- * f
-
- Femme
-
- n.f.
- La femme est une substance matérielle organique
composée de nombreux
- sels minéraux et autres produits chimiques parés
de noms gréco-latins
- qu'on retrouve également chez l'homme, mais dans des
proportions qui
- forcent le respect.
- Dépourvue d'âme, la femme est dans
l'incapacité de s'élever vers Dieu.
- En revanche, elle est en général pourvue d'un
escabeau qui lui permet
- de sélever vers le plafond pour faire les
carreaux.
-
- * g
-
- Gynécée
-
- n.m.
- " Ou kilé li misée di lôvre ? _
Gynécée pas. "
-
- * h
-
- Hémiplégique
-
- adj. et n.
- Relatif à l'hémiplégie. Personne atteinte
d'hémiplégie, c'est-à-dire de
- la paralysie de la moitié du corps provoquée le
plus souvent par une
- lésion cérébrale dans
l'hémisphére Nord, où les nuit sont plus
- fraiches.
-
- * i
-
- Insecte
-
- n.m.
- Les insectes sont des invertébrés de
l'embranchement des articulés. Il
- n'y a pas de quoi se vanter.
- Ce qui est étrange, chez la libellule, c'est qu'elle
respire par où
- elle pète. Maurice Genevoix, Humus
-
- * j
-
- Judaïsme
-
- n.m.
- Religion des juifs, fondée sur la croyance en un Dieu
unique, ce qui la
- distingue de la religion chrétienne, qui s'appuie sur
la foi en un seul
- Dieu, et plus encore de la religion musulmane,
résolument monothéiste.
-
- * k
-
- Kamikaze
-
- n.m.
- Le mot kamikaze a désigné, pendant la Seconde
Guerre Mondiale, les
- pilotes-suicide japonais qui venaient s'écraser sur les
porte-avions
- américains pour vérifier le principe
d'Archimède dans la rade d'Hawaii.
- Pour se reproduire, le kamikaze, après une danse
d'amour assez
- fastidieuse et suintante de simagrées
extrême-orientales, dispose la
- kamikazette au centre du lit nuptial. Puis il grimpe sur
l'armoire
- Henrito II et se jette dans le vide en criant : Bito,
bito, ce que
- signifie littéralement : I love you. Quand le lit
casse, on dit que
- l'hiver sera rigoureux.
-
- * l
-
- Lazariste
-
- n.m.
- Nom donné aux membres de la Société des
prêtres de la Société des
- prêtre de la Mission, fondée en 1625 par Saint
Vincent de Paul, et
- appelés ainsi parce qu'ils adoraient la gare
Saint-Lazare, alors qu'il
- n'y a pas de quoi.
-
- * m
-
- Mégathérium
-
- n.m., du grec méga, grand, et thérion,
bête.
- Le seul ancêtre connu du mégathérium est
le maximégathérium, dont la
- taille pouvait atteindre vingt-cinq mètres. On peut
raisonnablement
- penser qu'il ne s'entendait même pas péter.
-
- * n
-
- National-socialisme
-
- n.m.
- On dira plus volontiers nazisme, c'est plus joli.
Contrairement à la
- rage, le nazisme n'est pas remboursé par la
Sécurité Sociale. Il est
- pourtant contagieux. Sa prévention passe
obligatoirement par le respect
- des synagoges, le mépris de la mitraille et un minimum
de réceptivité
- cordiale au chant plaintif des violons tziganes.
-
- * o
-
- OEil
-
- n.m.
- L' oeil est un outil merveilleux. C'est grâce à
lui que l'homme peut,
- en un instant, reconnaître à coup sûr une
langoustine d'un autobus, ce
- qui lui confère évidemment un immense sentiment
de puissance sur la
- nature.
- L'oeil humain est une mécanique merveilleuse dont la
réussite parfaite
- nous conforte dans notre foi en Dieu. On regrettera seulement
que
- l'oeil de cochon d'Inde ou du verrat périgourdin
bénéficient de la même
- géniale complexité. C'est vexant.
- Le clin d'oeil permet au drageur de se faire connaître
avec une
- relative retenue et une certaine discrétion qu'on ne
retrouve pas dans
- la main au panier.
-
- * p
-
- Pangolin
-
- n.m.
- Le pangolin ressemble à un artichaut à l'envers
avec des pattes,
- prolongé d'une queue à la vue de laquelle on se
prend à penser qu'en
- effet, le ridicule ne tue plus.
-
- * q
-
- Quadrumane
-
- n.m.
-
- * r
-
- Rouquin,e
-
- adj. et n.
- On reconnaît le rouquin aux cheveux du père, et
le requin aux dents de
- la mère.
-
- * s
-
- Sens
-
- n.m.
- Les sens, chez Gégène, et, par extension, chez
l'homme en génerél,
- sont : la vue, le goût, l'odorat, le tocher, et
Louis.
- o La vue est l'organe des sens le plus important. Il suffit
pour
- s'en covaincre d'observer le comportement d'un aveugle pendant
une
- exhibition des ballets Moïsseiev : il
maugrée, bougonne,
- s'impatiente. C'est un être aigri, frustré, peu
ouvert à la
- facétie : offrez-lui un bilboquet, il se
blessera.
- o Louis n'est pas mal non plus. Sans Louis, comment savoir que
c'est
- le plombier ?
- o Le toucher est le moins passionnant des cind sens. Nous
nous
- contenterons de l'effleurer.
- o L'odorat. Pour l'homme privé d'odorat, le No 5 de
Chanel c'est de
- la merde.
- o Le goût, enfin, que nous avons gardé pour la
bonne bouche, peut
- être considéré comme le plus
distingué des cinq sens. Au reste, il
- fait généralement défaut chez les masses
populaires oû l'on
- n'hésite pas à se priver de caviar pour se
goinfrer de
- topinambours ! On croit rêver !
-
- * t
-
- Torture
-
- nom commun, trop commun, féminin, mais ce n'est pas de
ma faute.
- Bien plus que le costume trois-pièces ou la pince
à vélo, c'est la
- pratique de la torture qui permet de distinger à coup
sûr l'homme de la
- bête.
- Il fallut attendre l'avènement du christianisme pour
que la pratique de
- la torture atteigne un degré de raffinement enfin digne
de notre
- civilisation. Aujourd'hui encore, quand on fait l'inventaire
des
- ustensiles de cuisine que les balaises du Jesus'fan Club
n'hésitaient
- pas à enfoncer sous les ongles des
hérétiques, ce n'est pas sans une
- légitime appréhension qu'on va chez sa
manucure.
-
- * u
-
- Uropygienne
-
- adj.f.
-
- * v
-
- Vélo
-
- n.m., abrév. de vélocipède
- Une erreur courante consite à penser que le vélo
est le mari de la
- bicyclette. C'est faux. C'est son amant.
-
- * w
-
- Whisky
-
- n.m.
- Le whisky est le cognac du con.
-
- * x
-
- Xiphophore
-
- n.m.
- Le xiphophore est un petit poisson de coloration
variée, de six à dix
- centimètres de long et originaire du Mexique.
- Au moment de se reproduire, le xiphophore émet un crit
strident :
- Christiane ! pour appeler la xiphophorette qui accourt
bientôt ventre à
- flotte, la caudale en feu. S'ensuit alors une danse d'amour
effrénée
- dont le tendre spectacle ne peut que toucher le coeur de tout
homme
- capable de supporter un documentaire écologique marin
sans balancer
- ensuite une grenade offensive dans le lac d'Enghien.
-
- * y
-
- Ysopet
-
- n.m.
- Nom donné, au Moyen Âge, à des fables ou
recueils de fables.
- Avec cet effroyable cynisme d'emperruqué mondain qui le
caractérise, La
- Fontaine n'hésita pas à puiser largement dans
les isopets des autres
- pour les parodier grossièrement et les signer de son
nom. Grâce à quoi,
- de nos jours encore, ce cuistre indélicat passe encore
pour un
- authentique poète, voire pour un fin fin moraliste,
alors qu'il ne fut
- qu'un pilleur d'idées sans scrupule, doublé d'un
courtisan lèche-cul
- craquant des vertèbres et lumbagoté de partout
à force de serviles
- courbettes et honteux léchages d'escarpins dans les
boudoirs
- archiduchaux où sa veulerie plate lui assura le
gîte, le couvert et la
- baisouillette jusqu'à ce jour de 1695 où, sur un
lit d'hopital, le rat,
- la belette et le petit lapin lui broutèrent les nougats
jusqu'à ce que
- mort s'en suive, ce qui prouve qu'on a souvent besoin d'un
plus petit
- que soi. Essayez de vous brouter vous-même les nougats,
vous verrez que
- j'ai raison.
-
- * z
-
- Zeugna
-
- n.m.
- Procédé qui consiste à rattacher
grammaticalement plusieurs noms à un
- adjectif ou à un verbe qui, logiquement, ne se rapporte
qu'à l'un des
- noms.
- Exemples de zeugma :
- o En achevant ces mots, Damoclès tira de sa poitrine un
soupir et de
- sa redingote une enveloppe jaune et salie. André
Gide.
- o Prenant son courage à deux mains et sa Winchester
dans l'autre,
- John Kennedy se tira une balle dans la bouche. Richard Nixon,
J'ai
- tout vu, j'y étais
- o Plus périlleux, le double zeugma : Après
avoir sauté sa
- belle-soeur et le repas du mini, le Petit Prince reprit enfin
ses
- esprits et une banane. Saint-Exupéry, Ça
creuse
- Une récente statistique nous apprend que plus de 95%
des mineurs
- lorrains ignorent totalement ce qu'est un zeugma !!
Est-ce que cela les
- empêche d'aller au charbon ? Mais introduisez
maintenant l'un de ces
- mêmes mineurs dans un salon mondain, et branchez la
conversation sur le
- zeugma : qui a l'air con ? C'est le merle des
corons, avec ses gros
- doigts noirs sur la flûte à champagne.
-
- * Locutions Latines et Etrangères (Pages
Roses)
-
- o Alea jacta est : Ils sont bavards, à la gare
de l'Est.
- o Alea jacta ouest : À Montparnasse aussi.
- o Fiat lux : Oh, la belle voiture
- o Manu militari : Germaine s'est engagée dans
les paras
- o Mettez-moi donc un kilo de tomates, Mrs Carrington. Non.
Pas de
- celle-là. Ma femme dit qu'elle est farineuse.
Extrait de Ma vie à
- Londre en 1940 par Charles de Gaulle. Peut s'utiliser
chez
- n'importe quel détaillant en légumes. Penser
à changer le nom de
- la marchande.
- o Motus Vivaldi : Ta gueule, Vivaldi. Chut (en vieux
vénitien)
- o Testis unus, testis nullus : On ne va pas loin avec
une seule
- couille.
- o Veni, vidi, vici : Je suis venu nettoyer les
cabinets. Titre de
- l'hymne des travailleurs immigrés arrivant en
France.
- o Vis comica : On devrait enfermer les comiques.
-
- * a
-
- Afrique
-
- Les Noirs ont le rithme dans la peau, la peau sur les os et
les os dans
- le nez.
- Peu doué pour la planche à voile, le ski de
fond, le marchandising et
- la bourrée poitevine, le Noir moyen, à sa
naissance, présente peu de
- chances de devenir un jour président des
États-Unis. Pour l'y aider
- néanmoins, l'homme blanc, reprenant à son compte
un vielle coutume
- appelée esclavage, l'envoya gratuitement en
Amérique où il fit
- merveille dans les plantations de coton. Au début, les
américains ne
- virent dans l'homme noir qu'un grand enfant, mais, peu
à peu, ils
- durent se rendre à l'évidence :
c'était également un excellement appât
- pour la chasse à l'alligator.
- Quand un Blanc dit qu'un Noir est un con, on dit que le Blanc
est
- raciste. Quand un Noir dit qu'un Blanc est con, on dit que le
Blanc est
- un con. Ce en quoi l'on a tort. On peut très bien
être noir et con.
- Sauf en Afrique du Sud où seuls les Blancs sont cons. A
part Ted.
-
- * b
-
- Bastille (la)
-
- Célèbre forteresse construite à Paris,
à la porte Saint-Antoine, entre
- 1370 et 1382.
- Le plus célèbre prisonnier de la Bastille fut
évidemment Voltaire. Le
- moins célèbre fut Jean-Paul Petit-Boudu :
moi-même, je ne sais pas qui
- c'est. C'est vous dire.
- Voltaire connut bien les geôles de la bastille à
une époque où, sauf
- son respect, il avait encore des couilles au cul : par la
suite, fort
- nous est d'admettre qu'il se plia devant les puissants,
et
- singulièrement devant Frédéric II de
Prusse, en périlleuses et
- dégradantes courbettes d'une servilité qu'on ne
rencontre guère, de nos
- jours, que chez les producteurs de télévision
vautrés au paillasson des
- directeurs de chaînes.
-
- Terminons en rappelant que la Bastille était quasiment
vide lorsqu'une
- brassée d'excités la prit vaillamment d'assaut
un jour d'été 1789.
- C'était la révolution des bourgeois.
- Ils sont toujours au pouvoir.
-
- * c
-
- Cannes
-
- Haut lieu du tourisme balnéaire international,
célèbre pour sa
- croisette bordée de palmiers et pleine de connes
emperlousées traînant
- des chihuahuas, Cannes brille surtout pour son festival annuel
du
- cinéma où les plus notables représentants
de la sottise journalistique
- parasitaire côtoient les plus éminentes
incompétences artistiques
- internationales.
-
- * d
-
- Douaumont
-
- Sans Verdun, on n'aurait jamais abouti à l'armistice de
1918, grâce
- auquel l'Allemagne humiliée a pu se retrouver dans
Hitler. Hitler sans
- lequel on n'aurait jamais eu l'idée, en 1945, de couper
l'Europe en
- deux de façon assez subtile pour que la Troisème
soit désormais
- inévitable.
-
- * e
-
- Éluard
-
- (Chritian), dit Cricri
- Fils caché de Paul.
- Des écrits de Cricri, peu méritent d'être
cités dans le présent
- ouvrage. Nous leur préférerons cette admirable
page de Paul Éluard. Ami
- lecteur, si tu la connais, tu m'errêtes.
-
- Sur le collier du chien que tu laisses au moins
d'août
- Sur la vulgarité de tes concours de pets
- Sur les blousons kaki, sur les képis dorés
- Sur la croix des cathos, le croâ des athées
- Sur tous les bulletins et sur toutes les urnes
- Où les crétins votants vont se faire
entuber
- Sur l'espoir en la gauche
- Sur la gourmette en or de mon coiffeur
- Sur l'asphalte encombré de tes cercueils à
roulettes
- Sur les flancs blancs d'acier des bombes à neutron
- Que tu t'offres à prix d'or sur tes impôts
forcés
- Sur le mur de la honte et sur les barbelés
- Sur les fronts dégarnis des commémorateurs
- Pleurant au cimetière qu'il ont eux-mêmes
empli.
- Sur l'encéphalogramme éternellement plat
- Des musclés, des Miss France et des publicitaires
- Sur la Bible et sur Mein Kampf
- Sur le Coran frénétique
- Sur le missel des marxistes
- Sur les choux-fleurs en trop balancés aux ordures
- Quand les enfants d'Afrique écartelés de
faim
- Savent que tu t'empiffres à mourir
éclaté
- Sur le cahier d'écolier de mes enfants
irradiés
- J'écris ton nom
- HOMME
-
- * f
-
- François
-
- prénom masculin, signifiant littéralement: "mon
Dieu, quel imbécile!";
- du celte fran ("mon Dieu") et cois ("quel imbécile"!).
En effet, tous
- les gens qui s'appellent François sont des
imbéciles, sauf François
- Cavanna, l'écrivain, François Chetelt, le
philosophe et François
- Cusey,de chez Citroën, qui a honoré l'auteur de
son amitié pendant leur
- incarcération commune au dix-huitième
régiment des Transmissions, à
- Epinal. Tous les François sont des imbéciles. La
preuve en est que,
- lorsqu'ils croisent un imbécile, certains l'appellent
François. Le plus
- souvent, l'ambition, pour ne pas dire l'arrivisme, des
François, est à
- la mesure de leur imbécillité, bien que je
n'arrive pas à me faire à
- l'idée qu'il y ait deux "l" à
l'imbécillité alors qu'imbécile, lui,
- n'en prend qu'un. Dura lex, mais bon. Quand ils sentent le
vent
- tourner, grâce à leur instinct d'imbécile,
les François n'hésitent pas
- à s'engager dans la résistance en 43, 44, 45,
voire, pour les plus
- sots, 46. grâce à la longueur de leurs crocs, qui
laissent des traces
- sur les moquettes ministérielles où ils plient
l'échine jusqu'à ramper
- pour obtenir la moindre poussière de pouvoir, les
François peuvent
- espérer se hisser un jour sur le plus
élevé des trônes, celui duquel,
- dans l'ivresse euphorique des cîmes essentielles,
l'imbécile oublie
- enfin qu'il a posé son cul.Alors serein, benoît,
chafouin, plus
- cauteleux que son hermine et plus faux que Loyola, il
entraîne
- paisiblement le royaume à la ruine, en souriant comme
un imbécile.
-
- * g
-
- Gaulle (Charles de)
-
- En 1913, au bal, cette appendice nasal considérable
fait forte
- impression sur la jeune et belle Yvonne qui avait
ouï-dire que plus un
- homme avait le nez long, plus longue était son
espérence de vie.
- Le 16 juin 1940 il fait 27 degrés à l'ombre
à Paris. De Gaulle gagne
- l'Angleterre le 17.
- Le 18 juin, d'un bureau climatisé de la BBC, il lance
l'appel du même
- nom, au terme duquel il demande aux français de
résister à la chaleur
- en allant batifoler dans les sous-bois jusqu'à ce que
ça fraîchisse.
- Le 6 juin 1944, enfin, le thermomètre n'affiche plus
que 13 degrés à
- six heures du matin. On peut faire du bateau au bord les
plages
- normandes sans riquer l'isolation. Ce jour-là, on verra
même des
- Américains (tous de grands enfants) se baigner tout
habillés pour
- aller pêcher le pruneau de mer.
- Mets une laine, dit Yvonne de Gaulle à son mari, qui
sort pour prendre
- le pouvoir sous la pluie. Les vivats surexcités de
milliers de cons
- gelés, fébrilement accupé à
retourner leur veste, l'accueuillent sur
- les Champs-Élysées et renforcent en lui
l'idée que les français sont
- des veaux.
-
- * h
-
- Hélène
-
- princesse grecque
- Hélène était la fille de Léda et
de Zeus. Ce dernier, dont la moralité
- n'aurait pas résisté à une fouille
à la frontière turque, eut recours
- au plus odieux des stratagèmes pour séduire
Léda.
- Les Hélène qui sont nées sous le signe
des gémeaux connaîtront un grand
- amour avec moi, mais pas maintenant, il faut que j'attaque la
page des
- 'I'.
-
- * i
-
- Indre-et-Loire
-
- * j
-
- Jaurès (Jean)
-
- Homme de gauche intelligent et honnête
- Malgré sa grande propreté morale, il devient
député du Tarn. En 1893,
- il adhère au socialisme par conviction
(authentique !), et organise
- l'unité du Parti Socialiste.
- Sinon, les enfant l'aiment bien, et il carresse les chiens,
même quand
- il n'y a pas de photographe de presse autour.
- D'une constitution physique très robuste, Jean
Jaurès, selon son
- médecin, était bâti pour vivre cent
cinquante ans. Mais Dieu, dans son
- infinie sagesse, ne voulut pas que cet homme connût le
déshonneur de
- voir les néo-socialites au pouvoir en France dans les
années 1980.
-
- * k
-
- Kafka (Franz)
-
- Écrivain tchèque de langue allemande
- Il avait le désir d'aimer mais ne savait pas. Souvent
lui venait
- l'envie de dire : Bonjour, homme mon frère, mon
semblable, mets ta main
- sur mon épaule, porte un peu mon chagrin, viens chanter
dans ma vie.
- Mais quelque chose l'en empêchait, et il disait :
Bonjour, monsieur
- Odradek,. Espérons qu'il ne va pas pleuvoir.
-
- * l
-
- Larminier (Pierre-Henri)
-
- Homme de science et chercheur français
célèbre pour avoir vaincu le
- cancer.
- Il prouva de façon formelle que le cancer est une
maladie provoquée par
- les cancerologues.
-
- * m
-
- Morituri (Léonidas)
-
- En 2009, il révolutionnait le tourisme vénitien
en créant les premières
- gondoles à moteur six cylindre en V à
boîte de vitesses; automatique,
- et le 4 mars 2010, méritait le prix Nobel de physique
en traversant le
- grand canal de Venise en sept secondes huit
dixièmes ; les gondoliers
- pouvaient désormais transporter 11 234.7 amoureux
à l'heure.
-
- * n
-
- Noël
-
- Nom donné par les chrétien à l'ensemble
des festivités commémoratives
- de l'anniversaire de la naissance de Jésus-Christ,
célèbre
- illusionniste palestinien de la première année
du premier siècle
- pendant lui-même.
- Ces festivités sont :
- o Le dîner : généralement
frugal ; rillettes, pâté, coup de rouge,
- poulet froid, coup de rouge, coup de rouge.
- o Le messe de minuit : c'est une messe comme les autres,
sauf
- qu'elle a lieu à vingt-deux heures, et que la
nature
- exceptionnellement joiale de l'événement
fêté apporte à la
- liturgie traditionnelle un je-ne-sais-quoi de guilleret qu'on
ne
- retrouve pas dans la messe des morts.
- o Le réveillon : d'après les chiffres de
l'UNICEF, l'équivalent en
- riz complet de l'ensemble foie gras - pâté en
croûte - bûche au
- beurre englouti par chaque chrétien au cours du
réveillon
- permettrait de sauver de la faim pendant un an un enfant du
Tiers
- Monde sur le point de crever et le regard innomable de ses
yeux
- brûlants levé vers rien sans que Dieu s"en
émeuve, occupé qu'Il
- est à compter les siens éructant dnas la graisse
de Noël.
- o La remise des cadeaux
- o Le déjeuner de réveillon : ô
bûches de Noël, indècents mandrins
- innervés de pistanche infamante et cloqués de
multicolores
- gluances hyperglycémiques, plus douillettement
couchées dans la
- crème que Jésus sur la paille, vous êtes
le vrai symbole de Noël.
- o La bise à la tante qui pique : après
avoir vomi son déjeuner, le
- chrétien reçoit la tante qui pique et la donne
à sucer à ses
- enfants.
-
- * o
-
- Océanie
-
- Un des cinq continents, poliment méprisé par la
plupart des quatre
- autres.
- L'Océanie produit du café, des épices, du
quartz aurifère, du camphre
- et de l'indigo qui donne son bleu soutenu à la moquette
de la salle des
- fêtes de l'Association sportive de Fontainebleau.
-
- * p
-
- Paris
-
- Ville de France aux murs chargés d'histoire et au sol
couvert de
- crottes de chiens.
- Paris est le siège du gouvernement de la France. Tous
les cinq ou sept
- ans, une bande d'incompétents cyniques de gauche
succède à une bande
- d'incompétents cyniques de droite, et le peuple
éperdu d'espoir
- s'écrie : On a gagné à tavers les
rue de Paris , sans même s'apercevoir
- qu'il continue de glisser dans la merde de la Bastille
à la Nation.
- Voyons maintenant la ville de Paris arrondissement par
arrondissement :
- o 2me arrondissement : la Bourse à ma gauche, les
putes à ma droite,
- c'est donc l'arrondissement de l'argent en gros et de l'amour
en
- stock.
- o 4me arrondissement : le centre Pompidou a longtemps
divisé les
- parisiens en trois grandes catégories : ceux qui
trouvaient ça
- laid, ceux trouvaient ça beau, et ceux qui se
demandaient s'il
- fallait trouver ça laid ou beau pour avoir l'air dans
le coup.
- o 5me arrondissement : on en retiendra l'hôpital du
Val-de-Grâce oû
- les militaires ont le bon goût de souffrir un peu.
- o 9me arrondissement : appelé ainsi en hommage
à Blanche de Castille
- qui s'y fit engrosser neuf fois par Henri le Mutin.
- o 11me arrondissement : il est anti-monumental. Et ne me
parlez pas
- de l'église Saint-Ambroise. Quand je la croise, j'ai
honte pour
- Dieu.
- o 17me arrondissement : La fesse gauche de mon professeur
de philo
- avait été mordue par un obus allemand, et le
maître de chimie
- avait la voix flûtée. Nous les appelions
Demi-Lune et
- Quart-de-Couille. La honte aujourd'hui encore
m'empourpre.
- o 20me arrondissement : on me dit que c'est un quartier
populaire.
- Il faudra que j'aille voir.
-
- * q
-
- Québec
-
- Province du Canada située au nord-est des
États-Unis, essentiellement
- peuplée de Berrichons en Cadillac appelés
Québécois. La langue
- officielle est le français, qui est mâché
par six milliers de
- personnes.
- La québécois est ospitalier, travailleur,
rarement iroquois, souvent
- chômeur. Il est extraordinairement ouvert et souriant.
On a même déjà
- vu des fonstionnaires québécois dire
bonjour.
- L'hiver, sa tête émerge à peine de deux
mètres de neige. Il se bat
- contre la glace à coups de pelle fracassants que sa
stature bûcheronne
- autorise à merveille. Détruire la glace est
l'unique souci hivernal du
- québécois.
- Au beaux jours, il stocke [l'eau] bien vite dans des
congélateurs
- considerables et des distributeurs de glaçons que le
visiteur étonné
- découvre à tout bout de champ de maïs en la
moindre gargote. Conserver
- la glace est l'unique souci estival du
québécois.
-
- * r
-
- Reiser (Jean-Marc)
-
- Philosophe français né d'un péché
de la chair et mort d'un cancer des
- os (1941 - 1983)
-
- * s
-
- Saint-Gilles-Croix-de-Vie
-
- Station de bains et port de pêche vendéen.
- De mi-juillet à la la fin août, l'ouvier
parisien, debout dans son
- caleçon coloré, les mains sur les hanches et
tourné vers le large, se
- demande ce qu'il fait là.
- Au midi surchauffé, des connes définitives
brûlent au second degrè avec
- un soin extrême, se craquèlent et se cloque sans
frémir d'un orgueil,
- dans l'espoir fou de se donner au cuir le couleur brun luisant
des
- cacas bien portants.
-
- * t
-
- Tintoret
-
- On ressent assez vite, à la contemplation d'une toile
du Tintoret, un
- léger ennui qu'on ne retrouve pas à la lecture
de Fluide glacial, où
- Edika dessine très bien les bites.
-
- * u
-
- Unesco
-
- La maison de l'Unesco, à Paris, est l'oeuvre des
architectes Zehrfuss,
- Nervi et Breuer, qui feraient mieux de se cacher.
-
- * v
-
- Vivaldi
-
- * w
-
- Warszawa (fr. Varsovie)
-
- Ville polonaise où les arbres ont le droit de pousser
la nuit.
-
- * x
-
- Xaintrailles (Pierre-Henri de)
-
- Zoologue français
- Avant de mourir, le 6 mars 1980, broyé sous un cageot
d'asperges, alors
- qu'il étudiait le rat des villes à la loupe
devant chez Faucon,
- Xaintrailles dit : Aaaah.
-
- * y
-
- Yang-Tseu-Kiang
-
- Le plus long fleuve de Chine, appelé aussi fleuve bleu
bien qu"il tire
- sur le rouge (1).
-
- (1) En chine, il est interdit de tirer sur quelque rouge que
ce soit.
-
- * z
-
- Zamenhof (Lejzer Ludwik)
-
- Médecin et linguiste polonais, né à
Bialystok (1859-1917). On lui
- doit l'invention de l'espérando.
- Tout le monde s'en fout et c'est dommage. Quand on sait
qu'à la base de
- tous les conflits, de toutes les haines, de toutes les guerres
de tous
- les racismes, il y a la peur de l'Autre, c'est-à-dire
de celui qui ne
- s'habille pas comme moi, qui ne chante pas comme moi, qui ne
danse pas
- comme moi, qui ne prie pas comme moi, qui ne parle pas comme
moi ;
- quand on sait sait chose, dis-je, on est en droit de se
demander si,
- l'usage d'une langue universelle ne saurait pas nous aider
à résoudre
- nos litiges et à tolérer nos différences
avant l'heure du fusil qu'on
- décroche et du clairon qui pouète. Enfin. Bon.
Utopie.