Femmes du monde ou bien putains qui bien souvent êtes les mêmes Femmes normales stars ou boudins femmelles en tout genre je vous aime Même à la dernière des connes je veux dédier ces quelques vers issus de mon dégoûts des hommes et de leur morale guerrière Car aucune femme sur la planète n's'ra jamais plus con que son frère ni plus fière ni plus malhonnête à part peut-être Madame Thatcher Femme je t'aime parce que lorsque le sport devient la guerre y'a pas de gonzesses ou si peu dans les hordes de supporters Ces fanatiques fous furieux abreuvés de haine et de bière deifiant les crétins en bleu insultant les salauds en vert Y'a pas de gonzesses hooligan imbécile ou meurtrière Y'en a pas même en Grande-Bretagne à part bien sûr Madame Tatcher Femme je t'aime parce que une bagnole entre les pognes tu deviens pas aussi con qu'eux ces pauvres tarés qui se cognent Pour un phare un peu amoché ou pour un doigt tendu bien haut Y'en a qui vont jusqu'à flinguer pour sauver leur auto-radio Le bras d'honneur de ces cons-là aucune femme n'est assez assez vulgaire pour l'employer à tour de bras à part peut-être Madame Tatcher Femme je t'aime parce que tu vas pas mourrir à la guerre parc'que la vue d'une arme à feu fait pas frissonner tes ovaires Parc'que dans les rangs des chasseurs qui dégomment la tourterelle et occasionnellement les beurs j'ai jamais vu une femmelle Pas une femme n'est assez minable pour astiquer un revolver et se sentir invulnérable à part bien sûr Madame Tatcher C'est pas d'un cerveau féminin qu'est sortie la bombe atomique et pas une femme n'a sur les mains le sang des indiens d'Amérique Paléstiniens et Arméniens témoignent du fond de leur tombeaux qu'un génocide c'est masculin comme un SS un torero Dans cette putain d'humanité les assassins sont tous des frères pas une femme pour rivaliser à part peut-être Madame Tatcher Femme je t'aime surtout enfin pour ta faiblesse et pour tes yeux quand la force de l'homme ne tient que dans son flingue ou dans sa queue Et quand viendra l'heure dernière l'enfer s'ra peuplé de crétins jouant au foot ou à la guerre à celui qui pisse le plus loin Moi je me changerai en chien si je peux rester sur la terre et comme réverbère quotidien je m'offrirai Madame Tatcher
C'est à peine l'aurore et je tombe du plume Mon amour dort encore du sommeil de l'enclume Je la laisse à ses rêves où je ne suis sûr'ment pas Marlon Brando l'enlève Qu'est ce que je foutrais là? Sur un cheval sauvage ils s'en vont ridicules Dehors y'a un orage ils sont mouillés c'est nul Moi j'affûte mes gaules pour partir à la pêche Musette sur l'épaule saucisson bière fraîche Quand le soleil arrive mon amour se reveille Le coeur à la dérive les yeux pleins de sommeil Téléphone à sa mère qu'est sa meilleure amie Paroles éphémères et tout petits soucis J'aimerais bien entendre ce qu'elle dit de moi C'est sûrement très tendre m'enfin bon j'entends pas Moi je plante mon ham'çon tout en haut d'une branche Je tire sur le nylon me ruine une phalange Le jour avance un peu mon amour se maquille Un oeil et puis les deux c'est futile mais ça brille Qui veut-elle séduire? je suis même pas là Je me tue à lui dire qu'elle est mieux sans tout ça Que ses yeux sont plus clairs quand ils sont dans ma poche Et que vouloir trop plaire c'est le plaisir des moches Moi je sors une truite d'au moins cent vingt kilos J'ai pitié trop petite je la rejette à l'eau Il est midi passé je reviens les mains vides Trop de vent pas assez l'eau était trop humide 'Lors je rentre chez moi triste comme un menhir Mais personne n'est là pour m'entendre mentir Mon amour est parti mais parti pour toujours J'ai perdu mon amour et j'ai perdu ma vie J'emmènerais dimanche si je peux la gamine S'emmêler dans les branches à la pêche à la ligne J'emmènerais dimanche si je veux la gamine S'emmêler dans les branches à la pêche à la ligne
Bon d'accord j'ai triché J'ai r'posé l'w Discrèt'ment J'savais pas où l'placer J'pensais pas qu'tu m'voyais Sincèrement On annule la partie Si tu veux on l'oublie On l'efface J'ai quatre cents points d'avance Et ça c'est pas d'la chance C'est la classe Mais si t'es mon pote Tu m'laisses tricher au scabble Tu ramènes pas ta gueule Quand tu m'vois magouiller Moi je veux juste gagner Ca m'amuse pas de jouer Si t'es mon pote tu t'tais Bon d'accord il est tard Pis t'en as un peu marre Des bistrots T'as beau boire comme un trou T'arrives pas à être saoûl T'as pas d'pot Mais faut pas m'planter là Moi j'suis fait comme un rat Allumé Je m'en fous arrache-toi La tourné c'est pour moi Enfoiré Mais si t'es mon pote Tu m'laisses pas boire tout seul Et tu m'fais pas la gueule Quand tu m'vois délirer J't'offre un verre chez Ali Le dernier c'est promis Si t'es mon pote tu m'suis Bon d'accord Elle est bonne Mais j'vois pas c'qu'elle te donne De plus que moi Des s'maines que tu m'délaisses Pour une histoire de fesses J'le crois pas Fais gaffe que l'amitié Se laisse pas enterrer Par cette peste Qu'est jalouse comme un pou Qui t'connaît pas du tout Et qui m'déteste Mais si t'es mon pote T'avoues qu'c'est un peu la crainte C'est pas franch'ment une sainte C'est pas Christine Ockrent Pis elle a l'intellect Plutôt près d'la moquette Si t'es mon pote tu jettes Bon d'accord j'suis taré Frimeur comme une voiture De pompiers C'est qu'j'ai été bercé Un peu trop près du mur Tout bébé Mais faut tout m'pardonner Parc'que d'main j'peux crever C'est la vie Jamais tu t'en remettrais Et qu'est-ce qui t'resterait Comme ami ? Mais si t'es mon pote Tu meurs un peu avant moi J'te promets qu'toutes les s'maines T'auras des chrysanthèmes Mais tant que je suis là N'oublie pas que je t'aime Et qu'si t'es mon pote tu m'aimes Si t'es mon pote tu n'aimes Que moi
Ah m'assoir sur un banc Cinq minutes avec toi Et regarder les gens Tant qu'y en a Te parler du bon temps Qu'est mort ou qui r'viendra En serrant dans ma main Tes p'tits doigts Pis donner à bouffer A des pigeons idiots Leur filer des coups d'pied Pour de faux Et entendre ton rire Qui lézarde les murs Qui sait surtout guérir Mes blessures Te raconter un peu Comment j'étais mino Les bombecs fabuleux qu'on piquait chez l'marchand Car-en-sac et minthos Caramels à un franc Et les mistral gagnants Ah marcher sous la pluie Cinq minutes avec toi Et regarder la vie Tant qu'y en a Te raconter la Terre En te bouffant des yeux Te parler de ta mère Un p'tit peu Et sauter dans les flaques Pour la faire râler Bousiller nos godasses Et s'marrer Et entendre ton rire Comme on entend la mer S'arrêter repartir En arrière Te raconter surtout Les carambars d'antan Et et les coco-boërs Et les vrais roudoudous Qui nous coupaient les lèvres Et nous niquaient les dents Et les mistral gagnants A m'assoir sur un banc Cinq minutes avec toi Regarder le soleil Qui s'en va Te parler du bon temps Qu'est mort et je m'en fous Te dire que les méchants C'est pas nous Que si moi je suis barge Ce n'est que de tes yeux Car ils ont l'avantage D'être deux Et entendre ton rire S'envoler aussi haut Que s'envolent les cris Des oiseaux Te raconter enfin Qu'il faut aimer la vie Et l'aimer même si Le temps est assassin Et emporte avec lui Les rires des enfants Et les mistral gagnants Et les mistral gagnants
Nous étions trois jeunes matelots Trois beaux marins jeunes et costauds Embarqués un jour à Toulon Sans uniformes et sans galons Sur le porte-avions Clémenceau Nous étions trois jeunes militaires Pas trop amoureux de la guerre Mais nous voulions bien nous faire tondre En échange d'un tour du monde Sur un joli bâteau en fer Le premier de ces matelots Etait breton jusqu'au mégot Mais il était con comme un manche Comme un déjeuner du dimanche Comme un article du Figaro L'avait grandi au bord de l'eau Mais n'en avait jamais bu trop A quinze ans pour une donzelle Il a déserté La Rochelle Pour les remparts de Saint-Malo Rue de la soif on le vit beau A écumer tous les tripots Et lorsque s'en venait l'aurore Roulait de bâbord à tribord Et s'échouait dans le ruisseau Voulut partir sur un bateau Goûter un peu du sirroco En pendant avec raison Que l'océan rendait moins con Mais pour lui y'avait du boulot Dieu qu'elle est belle L'histoire des trois matelots Presque aussi belle Que l'pont du Clémenceau Le deuxième de ces matelots Etait corse dans toute sa peau Il était méchant comme la tourmente Vicieux comme une déferlante Comme un article de Jean Cau L'avait grandi au bord de l'eau Mais n'en buvait que dans l'Pernod A quinze ans par un légionnaire S'est fait tailler une boutonnière Près de la citadelle d'Ajaccio L'est devenu un vrai salaud S'est fait tatouer les biscottos Entre le prénom de sa mère Des loups des serpents des panthèrres Et le Christ au milieu du dos Voulut partir sur un bateau Pour ne jamais vivre comme un veau Et pour faire voyager sa haine De cette putain de race humaine Peuplée de rats et de blaireaux Dieu qu'elle est longue L'histoire des trois matelots Presque aussi longue Que l'pont du Clémenceau Le dernier de ces matelots C'était moi j'étais parigot J'étais bon comme la romaine Rusé malin comme une hyène Musclé comme un flan aux pruneaux J'avais grandi très loin de l'eau J'en buvais autant qu'un moineau A quinze ans j'ai quitté Paname Pour chasser d'mon coeur une femme Qui voulait y faire son berceau J'ai bourlingué comme un clodo J'ai rencontré des écolos Qui m'ont dit va voir les baleines Qui vivent dans les eaux lointaines Tu verras que ce monde est beau Voulus partir sur un bateau Pour voir la terre d'un peu plus haut Doubler l'Cap Horn Dans les deux sens Et voyager de Recouvrance Jusqu'aux bordels de Macao Dieu qu'elle est dure L'histoire des trois matelots Presque aussi dure Que l'pont du Clémenceau Le premier de ces matelots Qui était con comme un drapeau Il a fini plein de galons Plein de sardines sur son veston Et plein de merde sous son calot Le deuxième de ces matelots Qui était méchant comme un corbeau Il a fini dans une vitrine Au ministère de la marine Petit chef derrière un bureau Le dernier de ces matelots S'est fait virer de son bateau Pour avoir offert son pompon A une trop jolie Ninon Contre un baiser sucré et chaud Si votre enfant est un salaud Un vrai connard une tête pleine d'eau Faites-en donc un militaire Alors il fera carrière Sur un navire ou dans un bureau Mais s'il est bon mais s'il est beau Même s'il est un peu alcoolo Qu'il fasse son tour de la terre Tout seul sur un bateau en fer Mais pas sur l'pont du Clémenceau Simple soldat brave matelot Surtout ne m'en veuillez pas trop Cette chanson je ne l'ai chantée Que pour les planqués les gradés Les abonnés du Figaro
"Tu vas au bal ?" qu'y m'dit J'lui dis "qui ?" y m'dit "toi" J'lui dis "moi ?" Y m'dit "oui" J'lui dis "non je peux pas C'est trop loin" y m'dit "bon" "Et toi t'y vas ?" qu'j'ui dis Y m'dit "qui ?" j'lui dis "toi" Y m'dit "moi ?" j'lui dis "oui" Y m'dit "non j'y vais pas J'ai un rhume et j'ai froid" Alors on n'a pas dansé On est resté à parler On n'a rien regretté Y paraît d'toute façon Qu'c'était un bal con "Tu vas au putes ?" qu'y m'dit J'lui dis "qui ?" y m'dit "toi" J'lui dis "moi ?" Y m'dit "oui" J'lui dis "non je peux pas C'est trop loin" y m'dit "bon" "Et toi t'y vas ?" qu'j'ui dis Y m'dit "qui ?" j'lui dis "toi" Y m'dit "moi ?" j'lui dis "oui" Y m'dit "non j'y vais pas J'ai malade et j'ai froid" Alors on n'a pas baisé On est resté à parler On n'a rien regretté On avait pas d'argent Pis y parait qu'c'était payant (poil au dents) "Tu vas à l'église ?" qu'y m'dit J'lui dis "qui ?" y m'dit "toi" J'lui dis "moi ?" Y m'dit "oui" J'lui dis "non je peux pas C'est trop loin" y m'dit "bon" "Et toi t'y vas ?" qu'j'ui dis Y m'dit "qui ?" j'lui dis "toi" Y m'dit "moi ?" j'lui dis "oui" Y m'dit "non j'y vais pas Y fait froid et j'ai froid" Alors on n'a pas prié On est resté à parler On n'a rien regretté Car nos âmes sont tordues Pour pécher c'est le pied Mon pote est mort de froid D'toute façon y m'gonflait Y voulait jamais bouger Y savait que poser Des questions un peu cons (comme vous) Alors j'l'ai enterré Pis j'suis allé danser Avec les putes du quartier Dans l'église ravagée Et j'ai rien regretté Mais alors rien du tout
Chiffon imbibé d'essence Un enfant meurt en silence Sur le trottoir de Bogota On ne s'arrête pas Déchiquetés au champ de mines Décimés aux premières lignes Morts les enfants de la guerre Pour les idées de leurs pères Bal à l'ambassade Quelques vieux malades Imbéciles et grabataires Se partagent l'univers Morts les enfants de Bophal D'industrie occidentale Partis dans les eaux du Gange Les avocats s'arrangent Morts les enfants de la haine Près de nous ou plus lointaine Morts les enfants de la peur Chevrotines dans le coeur Bal à l'ambassade Quelques vieux malades Imbéciles et militaires Se partagent l'univers Morts les enfants du Sahel On accuse le soleil Morts les enfants de Seveso Morts les arbres les oiseaux Morts les enfants de la route Dernier week-end du mois d'août Papa picolait sans doute Deux ou trois verres quelques gouttes Bal à l'ambassade Quelques vieux malades Imbéciles et tortionnaires Se partagent l'univers Mort l'enfant qui vivait en moi Qui voyait en ce monde-là Un jardin une rivière Et des hommes plutôt frères Le jardin est une jungle Les hommes sont devenus dingues La rivière charrie des larmes Un jour l'enfant prend un arme Balles sur l'ambassade Quelques vieux malades Hécatombe au ministère Sous les gravats, les grabataires
Samedi soir on est d'virée On a confié la gamine A la gonzesse d'à côté La voisine On lui a dit tu peux manger Y'a des oeufs dans l'frigidaire Tu peux r'garder la télé Y'a Drucker Réponds pas au téléphone Sauf si on te téléphone Pis surtout t'ouvres à personne Si on sonne Si la p'tite elle fait la foire Tu lui racontes une histoire Si elle a soif tu la fais boire Mais pas trop Baby-sitting blues baby-sitting blues C'est l'blues de maman-papa Qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l'blues de papa-maman Le feu à l'appartement Ceci-cela La voisine est étudiante Mais elle est quand même gentille Elle prépare une thèse sur Kant Elle m'la f'ra lire Elle a monté ses affaires Ses lunettes et son cartable Posé son gros dictionnaire Sur la table Y'avait pas beaucoup d'images La gamine a pas aimé Lui a arraché toutes les pages Sans s'presser C'était plutôt mal barré Entre la grande et la p'tite Z'étaient pas vraiment branchées Sur l'même trip Baby-sitting blues baby-sitting blues C'est l'blues de maman-papa Qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l'blues de papa-maman Qui s'emmerdent au restaurant Puis ça s'voit La p'tite a voulu manger L'étudiante lui a dit bon J'vais t'préparer une purée Au jambon Ma fille a dit l'a du gras A foutu l'assiette par terre C'est normal elle aime pas l'gras Elle aime que son père Ta purée elle est caca Je veux une omelette aux oeufs Et un grand verre de coca Ou même deux L'baby-sitter excédée Lui r'file un choco BN Un yaourt pas très sucré Pis une beigne Baby-sitting blues baby-sitting blues C'est l'blues de maman-papa Qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l'blues de papa-maman Qui balisent en attendant La fin du r'pas La grande va bientôt craquer Déjà elle veut plus d'enfants S'écroule devant la télé Pas longtemps Ma gamine arrive en pleurs Veut voir une cassette maintenant Celle des Schtroumpfs et d'leur bonheur Ecoeurant Pis après qu'on lui raconte Une histoire où y'a des loups Une princesse et puis un monstre Et c'est tout La baby-sitter veut bien Mais seulement après Drucker La gamine y colle un pain par-derrière Baby-sitting blues baby-sitting blues C'est l'blues de maman-papa Qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l'blues de papa-maman Qui s'demandent si en rentrant Ca ira Samedi soir ça a baigné On a paniqué pour rien La p'tite avait assuré Plutôt bien Elle bouquinait dans sa piaule La critique de la raison pure Trouvait ça presque aussi drôle Que Ben Hur La grande dormait comme un veau L'a fallu la réveiller En lui jetant des seaux d'eau Bien glacée L'est partie en titubant Pis ça m'a coûté dix sacs Les baby-sitters maint'nant Quelle arnaque Baby-sitting blues baby-sitting blues C'est l'blues de maman-papa Qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l'blues de papa-maman Le feu à l'appartement Ceci-cela
Tu m'excus'ras mignonne D'avoir pas pu marcher Derrière les couronnes De tes amis branchés Parce que ton dealer Etait peut-être là Parmi ces gens en pleurs Qui parlaient de toi En regardant leurs montres En se plaignant du froid En assumant la honte De t'avoir poussée là P'tite conne Tu leur en veux même pas Tu sais bien que ces charognes Sont bien plus morts que toi Tu fréquentais un monde D'imbéciles mondains Ou cette poudre immonde Se consomme au matin Ou le fric autorise A se croire a l'abri Et de la cour d'assises Et de notre mepris Que ton triste univers Nous inspirait malins En sirotant nos bières Ou en fumant nos joints P'tite conne Tu rêvais de Byzance Mais c'était la Pologne Jusque dans tes silences On se connaissait pas Aussi tu me pardonneras J'ai pas chialé quand t'as Cassé ta pipe d'opium J'ai pensé à l'enfer D'un téléphone qui crie Pour réveiller ta mère Au milieu de la nuit J'aurais voulu lui dire Que c'était pas ta faute Qu'à pas vouloir vieillir On meurt avant les autres P'tite conne Tu voulais pas mûrir Tu tombes avant l'automne Juste avant de fleurir Mais t'aurais-je connu Que ça n'eût rien changé Petite enfant perdue M'aurais-tu accepté ? Moi j'aime le soleil Tout autant que la pluie Et quand je me réveille Et que je suis en vie C'est tout ce qui m'importe Bien plus que le bonheur Qui est affaire des médiocres Et qui use le coeur P'tite conne C'est oublier que toi T'étais là pour personne Que qu'personne n'était là Tu m'excus'ras mignonne D'avoir pas pu marcher Derrière les couronnes De tes amis branchés Parce que ton dealer Etait peut-être là A respirer ces fleurs Que tu n'aimerais pas A recompter ces roses Qu'il a payées au prix De ta dernière dose Et de ton dernier cri P'tite conne Allez repose-toi Tout près de Morrison Et pas trop loin de moi
Y'en a une qu'est vach'ment impatiente C'est la Pépette qui part en vacances Demain elle s'en va planter sa tente Sur une plage au bord de la France Elle prépare ses affaires énervée Elle s'agite elle s'affaire elle panique Depuis le temps qu'elle est paniquée Elle rêve d'un grand amour exotique Elle a pris un cache-col un chandail Sa robe jaune un p'tit peu déchirée Un poisson surgelé des tenailles Sa valise en carton va craque Elle est quand même heureuse d'être contente L'a réussi à plier sa tente Premier jour de vacances infernal La Pépette a voulu s'éclater Elle a pris une leçon d'planche à voile Même la planche a failli se noyer Pépette a bu la moitié d'la mer Pis elle s'est fait mal à le genou Et tout le pétrole du Finistère A fini dans ses grands cheveux mous Elle est allée s'doucher au camping Pis elle a commencé à flipper A cause des marques blanches sous son string Pis du reste de sa peau toute brûlée L'est quand même furieuse d'être en colère Y'a moins d'risques avec le nucléaire (Couplet intéressant) Elle se oint elle s'enduit elle s'pommade De Monoï et de crème Nivéa Elle veut pas qu'son p'tit corps se dégrade Car ce soir elle va au Macumba Une giclée d'Opium pour sentir bon Sur la nuque et puis derrière les bras Un coup d'brosse pour refaire son chignon Elle est prête à tomber Travolta Elle hésite la robe jaune l'écossaise Les collants les chaussettes ou les bas Qu'est-c'qui s'ra l'plus pratique si elle baise Qu'est-c'qui f'ra flipper les autres nanas L'est quand même étonnée d'être surprise Devant la contenance de sa valise Finalement elle se fringue en Pépette En Madone des machines agricoles Au bout d'cinq heures elle est enfin prête Mais la boîte est fermée manque de bol Alors elle va s'manger une pizza Au jambon et au centre commercial Et elle sanglotte en pensant à moi Ce qui est complètement immoral Un troufion qui arrosait la quille Vient lui faire un complément grotesque Genre vous êtes belle comme quequ'chose qui brille Elle en tombe amoureuse aussi sec Elle est quand même déçue d'être triste D'pas tomber sur un parachutiste (Couplet heu pathétique) Y s'font dévorer par les moustiques Toute la nuit sous la tente sur la plage Au matin y s'font un p'tit pique-nique Un sandwich aux fourmis et au fromage Alors avec un bâton en bois Y s'écrivent leurs prénoms sur le sable Elle dessine un coeur et lui un foie Pis y r'gardent l'horizon lamentable Elle va lui chercher des cigarettes Au village dix bornes à pied c'est long Quand elle revient il a fait basket En lui gaulant sa valise en carton Dedans y'avait ses robes et ses sous Ses papiers des tenailles un poisson Ses vacances sont foutues pour de bon L'avait qu'à faire un peu attention Et c'est tout
Jamais une statue ne sera assez grande Pour dépasser la cime du moindre peuplier Et les arbres ont le coeur infiniment plus tendre Que celui des hommes qui les ont plantés Pour toucher la sagesse qui ne viendra jamais J'échangerais bien la sève du premier olivier Contre mon sang impur d'être civilisé Responsable anonyme de tout le sang versé Fatigué fatigué Fatigué du mensonge et de la vérité Que je croyais si belle que je voulais aimer Et qui est si cruelle que je m'y suis brûlé Fatigué fatigué Fatigué d'habiter sur la planète terre Sur ce grain de poussière sur ce caillou minable Sur cette fausse étoile perdue dans l'univers Berceau de la bêtise et royaume du mal Où la plus évoluée parmi les créatures A inventé la haine le racisme et la guerre Et le pouvoir maudit qui corrompt les plus purs Et amène le sage à cracher sur son frère Fatigué Fatigué Fatigué de parler fatigué de me taire Quand on blesse un enfant quand on viole sa mère Quand la moitié du monde en assassine un tiers Fatigué fatigué Fatigué de ces hommes qui ont tué les Indiens Massacré les baleines et bâillonné la vie Exterminé les loups mis des colliers aux chiens Qui ont même réussi à pourrir la pluie La liste est bien trop longue de tout ce qui m'écoeure Depuis l'horreur banale du moindre fait divers Il n'y a plus assez de place dans mon coeur Pour loger la révolte le dégoût la colère Fatigué fatigué Fatigué d'espérer et fatigué de croire A ces idées qu'on brandit comme des étendards Et pour lesquelles tant d'hommes ont connu l'abattoir Fatigué fatigué Je voudrais être un arbre boire l'eau des orages Me nourrir de la terre être ami des oiseaux Et puis avoir la tête si haut dans les nuages Qu'aucun homme ne puisse y planter un drapeau Je voudrais être un arbre et plonger mes racines Au coeur de cette terre que j'aime tellement Et que ce putain d'homme chaque jour assassine Je voudrais le silence enfin et puis le vent Fatigué fatigué Fatigué de haïr et fatigué d'aimer Surtout ne plus rien dire ne plus jamais crier Fatigué des discours des paroles sacrées Fatigué fatigué Fatigué fatigué Fatigué de sourire fatigué de pleurer Fatigué de chercher quelques traces d'amour Dans l'océan de boue où sombre la pensée Fatigué fatigué